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Comment réagir à la hausse des taux d'intérêt?

Publié le 14 octobre, 2022 | Mise à jour le 26 octobre, 2022


Comment réagir à la hausse des taux d'intérêt?

Depuis la dernière hausse en septembre dernier, le taux directeur est désormais de 3,75 %. Cette hausse remarquable témoigne du souhait de la Banque du Canada de freiner l’inflation qui atteint des sommets inégalés, dépassant largement 7 %. Qu’est-ce que cela sous-entend pour les consommateurs?

On en parle avec Yves Parisé, vice-président régional, Péninsule acadienne, et Stéphane Breau, directeur des finances et spécialiste en gestion de risques, notamment en ce qui a trait aux taux d’intérêt.

Pandémie, inflation, conflit en Ukraine : quelques facteurs expliquant la hausse des taux d’intérêt

La rareté des matériaux

Plusieurs facteurs sont responsables de la hausse du taux directeur. D’abord, la pandémie des dernières années a eu un effet indéniable sur l’inflation. « À cause d’un ralentissement de la chaîne de production, on connaît des problèmes d’approvisionnement », explique Stéphane Breau. « Il y a actuellement une pénurie mondiale de micropuces et des ruptures de stock dans plusieurs domaines. Pour preuve, la cour des concessionnaires automobiles est toujours vide... Inévitablement, la rareté entraîne une augmentation des prix. »

Plus d’économies dans les poches des consommateurs

La pandémie a également provoqué une mise sur pause des activités. Vous dépensez moins en essence parce que vous êtes en télétravail? Une somme amassée pour un voyage dort dans votre compte épargne? Vous n’allez plus au restaurant ou au cinéma? Le résultat est une épargne « situationnelle », fruit des circonstances qui vous ont empêché de dépenser au cours des dernières années. La conséquence est un surplus de 140 milliards dans le portefeuille des contribuables canadiens.

Cette économie inattendue a justifié de nombreux achats, tels des véhicules récréatifs et tout-terrain, dont la popularité a provoqué l’augmentation des prix. Comment réduire l’ardeur des consommateurs? En augmentant le taux directeur.

Une conjoncture mondiale favorable à l’inflation

Ce qui se passe en Ukraine a également une incidence, puisque le conflit touche directement le prix du pétrole et, en l’occurrence, le prix de toute matière ou denrée devant être transportée. Le coût de l’essence, de la nourriture et de tous les biens de consommation a donc augmenté, ce qui contribue à l’inflation.

« Quand les gens ont de l’argent qui dort, qu’on est dans un contexte de plein emploi et qu’il y a un conflit international, il y a une forte pression à la hausse sur les prix. Pour contrôler le marché, la Banque du Canada fait le pari d’augmenter le taux directeur. Son but est de jongler habilement avec celui-ci pour arriver à étouffer l’inflation sans pour autant provoquer de récession », indique Stéphane Breau.

L’effet de la hausse sur les consommateurs

Quelle incidence cette hausse des taux a-t-elle sur les consommateurs? N’y a-t-il pas un risque que certaines personnes se retrouvent dans une impasse financière?

Les deux spécialistes se font rassurants. La hausse des taux d’intérêt n’aura pas un si grand impact pour les moins bien nantis, qui sont davantage touchés par l’inflation puisqu’ils disposent de peu de marge de manœuvre pour l’encaisser.

« L’incidence à long terme ne devrait pas être massive pour les particuliers », précise Yves Parisé. « Les grosses dettes que les gens contractent sont généralement pour l’achat de leur maison et de leur voiture. Ils vont donc devoir orienter leur choix en fonction de leur budget et se tourner vers des propriétés moins chères, par exemple, et couper dans leurs dépenses accessoires. »

L’impact sur les prêts hypothécaires

Vous craignez de ne plus pouvoir honorer vos paiements si votre taux hypothécaire passe à 5 % alors que votre prêt initial a été approuvé à 3 %? Rassurez-vous en vous disant que lorsque votre prêt vous a été accordé, vous vous êtes qualifié(e) pour un taux d’intérêt supérieur de 2 % à celui qui était en vigueur. En toute logique, vous avez donc les moyens d’encaisser cette hausse sans y laisser toutes vos plumes.

« C’est ce qu’on appelle le stress test », affirme M. Parisé. « C’est une mesure qui garantit qu’en cas de hausse des taux, la personne ayant contracté l’emprunt sera toujours en mesure de payer. Évidemment, il se peut que sa situation ne soit plus la même, qu’elle ait changé d’emploi entre-temps, par exemple. Si c’est le cas, nous pouvons nous asseoir avec elle pour évaluer ses options. »

Des solutions adaptées à votre situation

N’oublions pas que l’immobilier n’a pas échappé à l’inflation. En effet, on a assisté à une hausse phénoménale de la valeur des propriétés. Si la folie du marché se calme tranquillement partout au Canada, au Nouveau-Brunswick, elle semble mettre plus de temps à ralentir, bien que le phénomène de surenchère et d’offres d’achat sans conditions soit déjà moins présent. Si votre maison a pris de la valeur, des options intéressantes s’offrent à vous lors de votre renouvellement hypothécaire.

Avez-vous un projet sur la glace?

« C’est le temps de faire les rénovations dont vous rêviez! », déclare M. Parisé. « Votre maison valant soudainement beaucoup plus cher, il est possible de mettre le coût des rénovations sur votre hypothèque puisque vous avez la marge de manœuvre pour le faire. Vous avez accès à des projets que vous ne pouviez pas réaliser avant. »

Redressement de prêt

La hausse des taux d’intérêt a des conséquences importantes sur votre situation financière? Une des possibilités qui s’offre à vous est de consolider vos dettes en les transférant sur votre hypothèque. « Les taux hypothécaires ont augmenté, mais le coût de ce type d’emprunt reste inférieur à celui du solde d’une carte de crédit », souligne M. Parisé. « Ce n’est pas un conseil financier qu’on donne à tout le monde, mais si on a besoin de stabiliser son budget, pourquoi ne pas le faire en profitant de l’augmentation de la valeur des propriétés? »

Ne pas se laisser gagner par l’angoisse

La plus grande source d’inquiétude des emprunteurs reste l’inconnu de ce qui se dessine par rapport aux taux. La hausse se poursuivra-t-elle ou a-t-elle atteint son sommet? Si M. Breau ne peut pas se prononcer sur l’avenir, il conseille aux gens de tenir la route. « Certains songent à briser leur hypothèque en payant une pénalité pour signer au taux du jour, de crainte qu’il ne soit plus élevé au moment prévu de leur renouvellement. Si ça peut leur permettre de mieux dormir la nuit, c’est envisageable, mais c’est tellement difficile de prévoir la suite des choses qu’on leur conseille pour le moment de s’en tenir au plan initial. Il ne faut pas oublier qu’environ 4 personnes sur 5 ne renouvelleront leur hypothèque que l’année prochaine et les suivantes. Ça donne le temps de se préparer. »

Nos conseils financiers pour adoucir l’impact de la hausse des taux d’intérêt

1. Faites votre budget

« C’est la base! », s’exclame Yves Parisé. « Tracez le portrait de vos dépenses, de vos revenus et de vos comportements. En ces moments où le coût de la vie frappe fort, il faut identifier combien coûtent les dépenses essentielles, les endroits où on peut couper, les ajustements à faire pour arriver. Une fois qu’on a un portrait clair de notre situation, c’est plus facile d’agir. »

Pour vous aider, utilisez notre calculateur budgétaire, disponible sur notre site Web.

2. Vous souhaitez acquérir une maison? Mettez de l’argent de côté dès maintenant!

Après avoir fait votre budget, assurez-vous de pouvoir mettre suffisamment d’argent de côté pour amasser une mise de fonds d’au moins 5 %. Comme la valeur des propriétés a beaucoup augmenté, le montant de la mise de fonds exigé est plus important. « C’est très réglementé, on n’y échappe pas », déplore M. Parisé. « Vous pouvez également profiter des programmes en place ou à venir, comme le RAP et le CELIAPP. »

Pensez-y : plus le montant de votre mise de fonds sera élevé, moins votre prêt hypothécaire sera élevé… et moins vous ressentirez les effets de la fluctuation des taux!

3. Surveillez vos dépenses accessoires

Si vous souhaitez obtenir un prêt hypothécaire à 5 % d’intérêt, vous devez vous qualifier pour un taux de 7 %. « Ce n’est pas donné à tout le monde, c’est certain. Si un jeune couple ou une personne seule souhaite acheter sa première maison en ce moment, il est important de faire le ménage dans ses dépenses optionnelles. C’est le temps de faire des choix! »

4. Conservez vos placements

Le contexte actuel est propice à garder de l’argent de côté. « On a vu des marchés turbulents perdre de la valeur; on voit aussi des hausses de taux importantes. Je conseillerais à toute personne qui investit déjà dans les marchés financiers de continuer sur sa lancée. Si vous avez un surplus d’argent, les taux actuels sont très avantageux. L’an passé, le taux des épargnes à terme étaient pratiquement à zéro; maintenant, on peut aller chercher du 2, 3 ou 4 % d’intérêt », souligne Stéphane Breau.

5. Prenez rendez-vous avec votre conseiller ou votre conseillère

UNI offre un grand nombre de ressources en succursale. Le mandat de nos nombreux conseillers est de faire de l’éducation financière auprès de nos membres. Il ne faut surtout pas hésiter à vous prévaloir de ces services en prenant rendez-vous!

« Tous nos spécialistes sont là pour vous aider à faire un budget et une évaluation financière de votre situation pour vous offrir des solutions adaptées à vos besoins. Il ne faut pas avoir peur de poser des questions, même si on croit pouvoir y arriver seul », conseille Yves Parisé.

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