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Enseigner autrement pour former les travailleurs de demain

Publié le 19 novembre, 2021


Enseigner autrement pour former les travailleurs de demain

Entrevue avec Eric Levesque, Isabelle Chenard, William Duncan et Carole Boucher, des professeurs avant-gardistes, passionnés et inspirants!

Qu’est-ce qui distingue le parcours scolaire des élèves de 8e année de l’école Samuel-de-Champlain à Saint-Jean? Le centre d’apprentissage 8, une initiative de quatre professeurs qui se sont unis pour offrir à leurs élèves une année de formation hors du commun. Se détournant de la méthode d’enseignement traditionnelle, le modèle unique qu’ils proposent pourrait bien révolutionner l’école de demain.

L’entrepreneuriat au cœur du milieu scolaire

L’aventure débute en 2013, alors que les professeurs de 8e année intègrent un volet entrepreneurial à leur cursus scolaire. Leurs élèves sont alors invités à s’investir dans un projet personnel et à participer à son expansion. Le centre prend toutefois une tout autre ampleur il y a 2 ans, lorsque la direction communique aux professeurs une statistique qui les fait bondir : le taux de motivation des élèves, malgré tous leurs efforts, est tout juste de 22 %.

« Chaque être humain a une soif de savoir, mais ironiquement, plus le cheminement scolaire des élèves avance, plus le système d’éducation les démotive. Il fallait changer ça », explique Eric Levesque. Leur moyen pour y arriver : faire tomber les murs de la classe, au sens propre comme au sens figuré.

L’atelier des passi8ns : décloisonner les classes et personnaliser l’apprentissage scolaire

Ce chiffre de 22 % arrive en même temps qu’une autre bombe dans le milieu scolaire : celle de la COVID-19. Le quatuor professoral met à profit la situation. « De mars à juin 2020, alors que les écoles étaient fermées, on en a profité pour faire un gros travail de recherche. On a lu, on a partagé, on a discuté. Tous les jours, on se retrouvait tous les quatre devant notre ordinateur pour débattre et confronter nos idées », raconte la professeure de français Isabelle Chenard. « Quand on est revenus à l’école en septembre, on était prêts à foncer. »

Les cloisons entre les classes de 8e année sont abattues pour former un immense local dans lequel tout le mobilier est sur roulettes, ce qui permet aux élèves de se déplacer à leur guise pour former des groupes et travailler à leurs projets. Il y a un centre de création, et des espaces sont consacrés à la robotique et à la menuiserie. Tout au fond, une cuisine est en train de se bâtir. C’est l’Atelier des passi8ns.

« On veut que nos élèves puissent personnaliser leurs apprentissages grâce à des projets qui répondent à un besoin dans la communauté. Par exemple, un des projets est de faire des repas qui seront ensuite distribués dans la ville aux sans-abri. » Libérés de la structure rigide des cours, les quatre professeurs circulent entre les équipes et transmettent leur matière, qui prend alors une dimension tangible et concrète aux yeux des élèves. « Dans la vie, si tu travailles pour un organisme, c’est difficile d’isoler les mathématiques du français, de l’anglais et des sciences. Tout est inclus à l’intérieur du projet. »

Autonomie, gestion du temps, confiance : des compétences pour la vie

Quels bienfaits les jeunes tirent-ils de cette année pour le moins différente de tout ce qu’ils ont connu auparavant? « Pour certains, c’est un choc à la rentrée scolaire. Mais on y va graduellement pour permettre à tous de se familiariser avec notre fonctionnement. On a reçu de beaux témoignages, comme celui d’une mère qui nous a dit que sa fille n’avait jamais été aussi autonome, responsable et engagée que depuis qu’elle était dans notre classe », raconte Isabelle Chenard.

« Pour plusieurs élèves, renchérit William Duncan, c’est l’occasion d’acquérir une bonne gestion du temps et un contrôle personnel sur ce qu’ils font et la façon dont ils le font. On donne beaucoup de flexibilité et de choix. » Comme l’énonce Carole Boucher, c’est aussi l’occasion parfaite pour les élèves de découvrir ce qui les allume. « Il y en a beaucoup qui explorent des choses qu’ils n’avaient jamais tentées auparavant et qui prennent connaissance de milieux de travail dont ils ignoraient même l’existence. Ils se découvrent de nouveaux intérêts et ça leur donne des buts pour réussir. Comme on les met en lien avec des organismes communautaires, je remarque qu’ils sont sensibilisés aux enjeux de société. »

En misant sur les compétences et les apprentissages concrets, les professeurs souhaitent former les travailleurs et les citoyens de demain. « Les élèves sont plongés dans la résolution de problèmes, la communication, la collaboration. Ça va au-delà des programmes d’études. Ils acquièrent des compétences qui vont les suivre pour le reste de leur vie. »

Des dons qui font toute la différence

Un tel projet ne serait pas possible sans partenaires financiers. En remettant un don de 30 000 $ au centre de création, UNI a permis à l’organisation de démarrer sur des bases solides. « Ça a été le coup d’envoi, le premier don qu’on a reçu. Il nous a donné confiance et a mis du vent dans nos voiles. UNI est une coopérative qui redonne à la communauté, et elle nous donne à nous pour qu’on puisse également redonner à la communauté. On se voit un peu comme l’incarnation de cette valeur coopérative. Ça nous rejoint à 100 %. 

Un projet qui est là pour durer

Petit à petit, la passion et le travail des quatre professeurs font boule de neige. Les autres niveaux scolaires s’inspirent de leurs initiatives, de sorte que les élèves qui terminent leur 8e année ne seront pas dépaysés en passant en 9e, puis en 10e, en 11e et en 12e. « Les autres classes sont tranquillement en train d’emboîter le pas. Notre tâche, c’est d’inspirer. On n’a peut-être pas LA solution, mais il faut essayer. On n’a pas le choix. On a vraiment l’impression qu’on change des vies. Il y a des élèves qui entrent ici en voyant tout en noir et qui en sortent totalement différents : solides, autonomes et confiants en ce qui a trait à leur capacité de régler des problèmes. Et ça, c’est ce dont on a besoin chez nos jeunes, chez nos citoyens de demain. »

Non seulement le centre a-t-il fait tomber les murs intérieurs de sa classe, mais il fait également tomber les murs entre l’école et la communauté. Finalement, c’est donc tout le monde qui tire parti de cette initiative extraordinaire à laquelle UNI est très fière de contribuer et qui jouera assurément un rôle dans l’avenir de notre système d’éducation!

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