Semaine de la coopération : une microbrasserie de Tracadie - Blogue UNI
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Une microbrasserie locale aussi festive que coopérative

Publié le 17 octobre, 2019


Une microbrasserie locale aussi festive que coopérative

Si vous avez récemment passé une soirée entre amis dans la péninsule acadienne, il y a de fortes chances que vous avez trinqué avec les produits de la microbrasserie locale de Tracadie, Les Brasseux d’la Côte. Les bières uniques et l’accueil chaleureux de cette coopérative sont le fruit de l’esprit de collaboration qui habite ses membres depuis sa fondation. Entrevue avec un des fondateurs, Denis Poirier.

UNI : D’où vous est venue l’idée de lancer une microbrasserie à Tracadie?

DP : Mes amis et moi sommes de grands amateurs de bière! On brassait de façon artisanale depuis quelques années, et l’idée nous est venue d’ouvrir une microbrasserie locale de qualité où l’on pourrait se retrouver pour boire une bonne bière. C’était un peu avant la vague d’ouverture des microbrasseries au Nouveau-Brunswick (dont le nombre a doublé au cours des cinq dernières années).

UNI : Parlez-nous de la structure coopérative que vous avez choisie.

DP : On a toujours voulu fonder une coopérative pour gérer la microbrasserie. Lors de la fondation, l’Association Coopérative Microbrasserie avait plus de 130 membres; aujourd’hui, elle en compte plus de 210. La coop a un conseil d’administration et peut compter sur l’aide de nombreux bénévoles pour assurer le succès des opérations. Notre premier président, Daniel Losier, a donné une structure à l’organisation. La microbrasserie Les Brasseux d’la Côte est une entreprise traditionnelle dont la coop est un des actionnaires, mais on aimerait qu’elle soit complètement intégrée au giron de la coop.

UNI : Comment avez-vous monté votre plan d’affaires et quel est le modèle de financement que vous avez choisi?

DP : Notre trio fondateur, Dean Robert, Marcel Brideau et moi-même, a communiqué avec la CDR-Acadie pour qu’elle nous aide à rédiger notre plan d’affaires. C’est avec elle qu’on a préparé le plan financier, incluant la première collecte de fonds en 2015, qui nous a permis d’acquérir les équipements de démarrage (dont les cuves pour pouvoir commencer à brasser et tester nos recettes).

Une deuxième ronde de financement a eu lieu en 2016 pour construire le bâtiment actuel, dont l’hypothèque est souscrite chez UNI. On a aussi contracté un PPE (prêt aux petites entreprises) en 2017 pour augmenter notre capacité de production avec davantage d’équipements.

UNI : Pourquoi avoir choisi Tracadie?

DP : On vient de la péninsule et on cherchait un endroit où les gens se retrouvent déjà. Comme c’est un peu le centre de service principal de la région, c’est un lieu stratégique. On est d’ailleurs situé sur une route commerciale dans une zone très accessible en voiture.

UNI : Comment avez-vous choisi le nom de la microbrasserie?

DP : On a organisé un concours avec les membres. On a fait la même chose pour nommer nos bières, qui sont inspirées d’histoires qui rappellent l’importance des côtes acadiennes dans notre culture.

UNI : La participation des membres est donc sollicitée à toutes les étapes?

DP : Oui, comme l’objectif premier du projet était de bâtir un lieu local par les membres et pour les membres, on voulait que tous se sentent interpellés. On a testé les recettes en faisant déguster les produits, pour comprendre ce que les membres souhaitaient retrouver dans leur microbrasserie. Comme on voulait créer une identité locale forte, on s’est inspirés de la mer, qui est vraiment omniprésente dans la région. C’est un travail d’équipe dans lequel nos membres s’investissent à fond. On a maintenant des gens en place qui sont rémunérés pour leurs tâches, comme notre maître-brasseur et notre directeur général. On compte aussi sur le travail de plusieurs bénévoles à toutes les étapes du projet.

UNI : Vous êtes très présents sur les médias sociaux. Est-ce une priorité pour la coop?

DP : Encore là, on est très chanceux d’avoir un membre du CA, Martin Roussel, qui s’y connaît et qui donne généreusement de son temps. Il suit même des cours de perfectionnement pour être à jour!

UNI : Avez-vous été inspirés par d’autres microbrasseries?

DP : On avait visité La Barberie, à Québec, et on avait été inspirés par le modèle coopératif en place. Au Nouveau-Brunswick, on a reçu l’aide de Shawn de la brasserie Picaroons, à Fredericton, et de Sébastien de la Distillerie Fils du Roy, à Petit-Paquetville. La gang des Brasseurs du Petit-Sault, à Edmundston, nous a aussi donné un bon coup de main. L’esprit coopératif est dans nos veines, et on est chanceux de pouvoir compter sur l’appui d’autres artisans chevronnés.

UNI : Quelle est votre capacité de production actuelle?

DP : On a produit plus de 125 000 litres l’an dernier. Ça commence à faire beaucoup de bière!

UNI : Vos produits sont disponibles un peu partout au Nouveau-Brunswick. Comment avez-vous atteint cette popularité?

DP : C’est vraiment un travail constant de sollicitation directe pour se faire connaître. Beaucoup de gens ne nous connaissent pas encore. La présence dans différents festivals est aussi une bonne manière d’aller à la rencontre des gens.

UNI : La Coop a-t-elle d’autres projets en vue?

DP : On a récemment ouvert le Brasseux Broue Pub à Caraquet, où on brasse sur place en plus de servir les produits des Brasseux d’la Côte et d’autres microbrasseries néo-brunswickoises. On veut augmenter la distribution de nos produits, entre autres au Québec, où il y a également un grand engouement pour les bières de qualité qui représentent des terroirs originaux. Quelques portes nous ont même été ouvertes pour la distribution en Europe. Bref, sky is the limit!

UNI : Comment les Brasseux d’la Côte soulignent-ils la semaine de la coopération?

DP : En faisant ce que nous faisons de mieux : prendre une bonne bière entre amis! De nombreux spéciaux sont prévus pendant la semaine.

UNI : Quel conseil donneriez-vous à ceux qui, comme vous, voudraient lancer un projet coopératif

DP : Que ce soit une coop ou une entreprise conventionnelle, la planification est cruciale. C’est bien d’avoir une bonne idée, mais encore faut-il combler un besoin réel. Il est également important de respecter sa capacité financière et de grandir au fur et à mesure que celle-ci augmente. L’essentiel est de trouver une niche et de ne pas avoir peur de viser haut, même à l’international, tout en gardant les pieds sur terre et la tête froide… Comme une bonne bière!

 

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